Dans l’univers du travail, certaines questions reviennent souvent. Celle du renouvellement des chaussures de sécurité en fait partie. Tous les professionnels concernés (artisans, ouvriers, techniciens, logisticiens, agriculteurs, etc.) s’y confrontent un jour ou l’autre.
Combien de temps peut-on garder ses chaussures ? Et surtout, combien de paires faut-il prévoir par an pour garantir confort, protection et conformité avec les normes ?
Il existe des repères, des recommandations et des bonnes pratiques à connaître.
Pourquoi c’est important de changer ses chaussures de sécurité
Porter des chaussures de sécurité, ce n’est pas un choix. C’est une obligation légale dans de nombreux secteurs. Elles protègent contre les chocs, les perforations, les glissades, les écrasements, les projections chimiques ou thermiques. Et leur usure peut compromettre leur efficacité. En clair : une chaussure de sécurité usée, c’est un risque pour la santé et la sécurité du travailleur.
Mais ce n’est pas tout. Travailler toute la journée avec des chaussures inconfortables, abîmées ou inadaptées peut aussi avoir un impact sur le bien-être. Fatigue, douleurs musculaires, tensions… La qualité de l’équipement influence directement la performance.
Comment déduire l'achat de vêtements de travail de ses impôts ?
En théorie, une paire de chaussures de sécurité peut durer entre six mois et un an, selon l’intensité d’utilisation. Certains fabricants avancent même une durabilité de 18 mois pour des modèles haut de gamme, utilisés dans des conditions modérées. Mais la réalité du terrain est bien différente.
Prenons deux exemples :
Un maçon sur un chantier, exposé à la boue, au béton, à la pluie et aux frottements constants. Il usera sa paire en quatre ou six mois maximum.
Un préparateur de commandes dans un entrepôt sec et propre, effectuant beaucoup de marche, mais peu de manipulations salissantes. Il pourra garder sa paire jusqu’à un an.
La durée de vie dépend de trois critères principaux :
- Le type d’activité.
- Les conditions de travail (en intérieur ou en extérieur, humidité, température, etc.).
- La qualité de la chaussure (entrée de gamme, milieu de gamme, haut de gamme).
Des signes qui ne tompent pas
Indépendamment du temps écoulé, certains signes d’usure doivent alerter.
Avec des semelles lisses ou déformées, vous risquez de glisser. Un embout de protection abîmé ou enfoncé, vous n’êtes plus protégé contre les chocs. Une couture qui se défait, vous risquez une infiltration d’eau ou de produits chimique. Ou encore, un inconfort persistant avec lequel vous avez une mauvaise posture.
Dès que ces signes apparaissent, il faut agir. Ne pas attendre l’accident.
Combien de paires par an faut-il prévoir ?
Passons aux chiffres. Selon les profils d’utilisation, voici un repère moyen de consommation annuelle.
Utilisation : intense, extérieure, salissante.
Nombre de paires/an recommandé : deux à trois paires de chaussures.
Utilisation : moyenne, en intérieur.
Nombre de paires/an recommandé : une paire de chaussures
Utilisation : intense, piétinements constants.
Nombre de paires/an recommandé : une à deux paires de chaussures.
Utilisation : humidité, boue, abrasions
Nombre de paires/an recommandé : deux paires de chaussures.
Utilisation : exposition chimique
Nombre de paires/an recommandé : deux paires de chaussures.
À noter : certains professionnels alternent entre deux paires de chaussures de sécurité dans l’année. Cela permet de laisser le temps aux chaussures de sécher et d’aérer.
L'impact de l'entretien et le rôle de l'employeur
La durée de vie d’une paire de chaussures de sécurité dépend aussi de l’entretien. Trop souvent négligé, il est pourtant essentiel.
Un nettoyage régulier permet d’éliminer les résidus de boue, les poussières ou produits chimiques.
Un séchage naturel est à privilégier. Jamais sur un radiateur, pour ne pas fragiliser les matériaux.
L’utilisation de produits adaptés est à privilégier. Une crème, un imperméabilisant ou un désodorisant spécifique peuvent être utilisés.
Un bon entretien permet de gagner un à trois mois d’utilisation supplémentaire. Et en bonus, ça évite les mauvaises odeurs.
Dans le cadre du Code du travail (articles R4321-1 à R4323-95), l’employeur est tenu de fournir gratuitement les EPI nécessaires, dont les chaussures de sécurité, et de s’assurer qu’ils sont en bon état.
Cela implique :
- Le renouvellement régulier.
- Le suivi individuel des équipements.
- Une information claire auprès des salariés.
Dans les entreprises bien organisées, un système de suivi des EPI est mis en place, parfois même digitalisé (avec des QR codes, des applications ou des portails internes).
Combien de paires de chaussures de sécurité faut-il prévoir par an ? La réponse est simple : autant que nécessaire, mais pas plus que raisonnable.
Tout dépend de votre environnement, de votre rythme, de la qualité de vos équipements et de votre exigence personnelle. L’objectif, c’est que vos chaussures de sécurité vous protègent chaque jour, du matin jusqu’au soir, sans douleur ni compromis.
Et si vous doutez, posez-vous la bonne question : « Est-ce que je porterais cette paire de chaussures pour marcher 8h non-stop ce week-end ? » Si la réponse est non, il est peut-être temps d’en changer.
